La lecture, une activité intellectuelle tant négligée de nos jours par plus d'un, notamment les jeunes
Depuis un certain temps en Haïti, l’intérêt pour la lecture fait l'objet d'une régression assez considérable, particulièrement chez les jeunes qui semblent n'y voir aucun profit en raison des multiples loisirs offerts par les technologies des réseaux sociaux.
La lecture, en tant que canal d'apprentissage, demeure l’un des facteurs essentiels de la réussite scolaire et professionnelle. Elle permet de développer la mémoire, les capacités cognitives et d'analyses. Selon les scientifiques de la didactique, de la pédagogie et de l'andragogie, l'exercice de la lecture est une activité de l'esprit qui permet de voyager à travers les cultures et les sciences pour s'instruire et développer son autonomie. À ce propos, Victor Hugo disait déjà : « …l'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas ».
Cet exercice à caractère individuel a aussi une portée collective puisqu'il renforce le tissu de connaissances dans notre esprit et nous aide à mieux cerner le monde qui vous entoure. Autrement dit, la culture de la lecture suscite chez les gens le sens du civisme et de la convivialité dans la dynamique sociale. Sur ce, Nelson Mandela eût à dire : « une nation qui lit est une nation qui gagne ».
Toutefois, l’évolution des technologies des réseaux sociaux semble avoir une influence très néfaste sur les gens en ce qui a trait à la culture de la lecture proprement dite, notamment sur les jeunes qui en font montre d'un grand désintérêt. Ce manque d'intérêt pour la lecture les porte de plus en plus à abandonner les livres et les bibliothèques au profit des jeux électroniques, des smartphones et toute autre plateforme électronique intelligente. De tel constat a été confirmé par le journal Le Monde dans un article paru en date du 18 avril 2021, soulignant que « les jeunes se détournent de plus en plus de la lecture et que ce désintérêt survient par l'influence de la technologie des multimédia ». En effet, en Haïti chez-nous les réseaux sociaux prennent de plus en plus le dessus dans la majorité des aspects de la vie de beaucoup de gens, en particulier les jeunes qui ne portent presque plus d'intérêt pour ce qui est littéraire. Facebook, TikTok, YouTube, pour ne citer que ces plateformes-là, occupent largement le temps et l'esprit des jeunes à travers toute une panoplie de loisirs offerts. Cette situation décrite comme dangereuse ne manque pas d'inquiéter beaucoup de parents et de professionnels de l'enseignement qui y voient une menace pour l'avenir des jeunes et du pays.
Est-ce une fatalité, alors, ce manque d'intérêt de la part des jeunes vis-à-vis de la lecture ? Peut-on redresser la situation ?
Loin de se livrer au fatalisme de l'évolution, Pierre Lungheretti nous appelait déjà, dans une tribune au journal Le Monde en date du 23 septembre 2016, à « nous engager au combat contre l’envahissement des flux de loisirs des réseaux sociaux qui nous détournent de l’essentiel, de la réflexion, de la connaissance et de la pensée ». En effet, si beaucoup de jeunes se sont laissés infecter par le fléau des influences néfastes des réseaux sociaux, d'autres les ont pourtant transformés en outils de formation et canal de transmission pour faire la promotion de la lecture, des activités littéraires et des pratiques de la culture générale. À ce titre, nous pouvons citer la jeune journaliste, blogueuse, écrivaine et influenceuse Sam Sarah DÉVILUS qui consacre de son temps à travers les réseaux sociaux pour apprendre aux gens combien la lecture est importante pour leur développement personnel et professionnel, en leur inculquant aussi les techniques à pouvoir utiliser ces plateformes pour s'instruire et encadrer à leur tour d'autres gens à cultiver la lecture etc. C'est dans ce même ordre d'idée que le jeune libraire, Emmanuel COQ, a fait appel aux autorités concernées à promouvoir la culture de la lecture en sensibilisant les jeunes, créant plus d'espaces de lecture, organisant plus d'activités littéraires, etc…
Si toutefois les autorités dites compétentes du pays décident effectivement de briller par leurs compétences de leaders, la lutte pour la motivation des jeunes vers la culture de lecture ne sera pas une peine perdue. Car, la construction et le maintien d'une Société se font par la formation de modèles de gens cultivés capables de conduire la société vers le progrès.
Judelande Valéry Numa
Étudiante en Journalisme Multimédia
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